Les oméga 3 n’en finissent pas de faire la une des revues scientifiques et autres. Cet engouement gagne nos patients qui n’hésitent pas à s’automédiquer tant les allégations commerciales sont alléchantes. Face à ce marché, le médecin doit rester lucide; de bon conseil …
Les omega 3 indispensable à l’organisme
Les omega 3 sont des acides gras ainsi dénommés du fait de leurs caractéristiques chimiques .Ils font partie de la grande famille des acide gras poly insaturés dont les plus connus sont les oméga 3 et les omega 6; les omega 9 sont moins connus mais il en existe bien d’autres.
Les omega 3 sont des acides gras très fragiles et très peu abondants. Ils sont classés au rang des vitamines même s’ils n’en sont pas exactement. Ils participent à une quantité de processus extrêmement importants dans l’organisme qui va de l’intégrité de la membrane de toutes nos cellules composée en sa grande majorité d’acide gras aux informations qui y circulent, comme les prostaglandines dont elles sont issues.
Sur quelles parties de l’organisme les omega 3 agissent-ils ?
Notre cerveau; notre cœur, nos vaisseaux; nos yeux; notre peau et sans doute nos os, sont les principaux bénéficiaires d’une supplémentation en omega 3.
Il semblerait qu’à une certaine période nous avons oublié que notre corps était constitué de corps gras, le cerveau en est un exemple. C’est dans ce climat que la médecine, puis l’agroalimentaire ont condamné tour à tour tous les corps gras, y compris ceux, dont nous connaissons aujourd’hui l’importance. C’est cette même industrie agroalimentaire qui a favorisé l’apparition d’un certains nombre de nos maladies (maladie de Creutzfeld Jacob, l’hypertension artérielle, obésité, …). C’est elle qui sale, qui sucre; qui carence en tel et tel micronutriments par les procédés de conservation; qui compense en colorant, en édulcorant, en conservateurs…
L’histoire des omega 3
L’histoire des oméga 3 commence avec un aliment très consommé après guerre, le maïs. Il est apparu partout, dans nos assiettes, dans nos champs; dans les animaux que nous consommons. Le maïs est très rentable par rapport à l’herbe mais pas suffisamment semble t il, c’est pour cette raison que l’agroalimentaire a surinvesti.
Elle a nourrit le bétail par des farines animales engendrant la catastrophe écologique que nous connaissons et l’apparition de la démence de Creutzfeld Jacob par le biais du prion. Seulement voila, le maïs est très pauvre en omega 3 alors que l’herbe en est riche. Aujourd’hui le marché est inondé de produits enrichis en omega 3. Le médecin ne peut décemment conseiller ce type de produit si son patient ne revoit pas son alimentation dans sa globalité. A quoi sert-il de consommer du beurre enrichi en omega 3 avec sa côte de bœuf !
Quelle différence entre les omegas 3 et omegas 6 ?
La médecine s’est réellement intéressée aux omega 3 depuis seulement quelques années. Qu’en est-il exactement à ce jour? Pour être efficace sur le plan thérapeutique les oméga 3 ne peuvent être considérés que par rapport aux autres acides gras et plus particulièrement par rapport aux oméga 6. Tous les scientifiques s’accordent à penser qu’une alimentation de type occidentale fournit un rapport omega 3/omega 6 égal à 30 alors qu il faudrait atteindre un rapport inférieure à 4. Une alimentation dite riche en oméga 3, de type régime crétois, est illusoire dans un premier temps pour certains. Aussi, pour obtenir des résultats rapides, une supplémentation de 2 grammes par jour est nécessaire de façon à se rapprocher de ce « fameux rapport de 4 ».
Il est plus facile d’augmenter les oméga 3 que de diminuer les oméga 6 surtout sous nos climats régimes riches en viande. Nous avons besoin des oméga 6 mais en moins grande proportion, c’est à dire 4 au lieu de 30 habituellement. Bref il faut tendre à diminuer nos oméga 6 a travers un régime dit crétois pauvre en viande et riche en poisson. C’est la raison pour laquelle, une supplémentation en oméga 3 en complément alimentaire est bénéfique dans un premier temps avant de révolutionner les conduites alimentaires acquisses depuis l’enfance.
Quelles sont les indications des omega 3 dans la pratique quotidienne ?
Pour le cœur, plutôt dans leur fraction EPA (acide eicosapentaenoïque) : c’est certainement dans ce domaine où la science s’est le plus investie : les troubles métaboliques comme l’hypertriglycéridémie mais aussi hypertension artérielle; les troubles du rythme cardiaque. Les omega 3 sont passés dans le rang des médicaments remboursés en post infarctus.
Pour le cerveau, plutôt dans leur fraction DHA (acide docosahéxaénoïque) : les travaux ont bien avancé pour la dépression. Les omega 3 facilitent le sevrage des benzodiazépines. Pour la maladie d’ Alzheimer il faut rester prudent, mais les affections neurodégéneratives; la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l’âge) et l’enfant hyperactif peuvent en bénéficier. La piste osseuse est très prometteuse.
La liste s’allonge de jour en jour et du temps s’avère nécessaire aux professionnels de santé pour être au fait de l’actualité internationale. Cependant les médecins replacent les omega 3 dans un contexte de « bonne santé » pour leurs patients et deviennent ainsi le garant d’une bonne information à contrario de la presse…
Ce qu’en disent les patients ?
Perte de poids; meilleure vitalité, enfant moins hyperactif; meilleure concentration; peau moins sèche et plus souple…
En conclusion, la piste des omega 3 est plus que prometteuse. Elle a permis de redécouvrir un concept oublié mais connu d’Hypocrate : « l’aliment, le premier médicament ».
Nous sommes à ce jour surinformés, désinformés, dans une société où tout se consomme. L’intervention d’un professionnel de santé, par son discernement, replace les oméga 3 dans un contexte de « bonne santé » pour son patient.
Les aliments riches en oméga 3 concernent essentiellement des huiles, comme l’huile de colza et de noix mais aussi et surtout les huiles de poissons des mers froides, l’huile de foie de morue. Les capelans (petits poissons des mers arctiques), les sardines et les anchois en contiennent également en quantité importante.
Les Omega 6 se retrouvent dans les abats, toutes les viandes, les œufs mais aussi les huiles de bourrache et d’onagre
Dr Jean Pierre Peyraud