L’hypnose est un monde encore mystérieux, pas encore défriché, et souvent diffamé à tort. Elle est considérée par certains comme un stratagème de la magie noire, ayant un pouvoir occulte. Pour d’autres, du charlatanisme pur. Et pourtant ses avantages sont nombreux, mais que malheureusement beaucoup ignorent.
Mais avant de délibérer sur ce sujet, il faudrait définir avec précision l’hypnothérapie.
L’hypnothérapie, c’est quoi ?
C’est un état de conscience singulier, qui vacille entre la veille et le sommeil. Cette situation se caractérise d’une part par un détachement par rapport à l’espace ambiant présent et d’autre part, par une hypersensibilité du patient aux recommandations dictées par le praticien en hypnose ericksonienne. C’est ce qu’on appelle la «transe hypnotique ».
Le rythme de la respiration et le rythme cardiaque tournent au ralenti. Le patient constate une modification au niveau de son tonus musculaire, et peut ressentir différents signes physiques tels que picotements, lourdeurs des membres, ….
S’agit-il d’une forme de manipulation ? La réponse est Non, selon les professionnels. A l’inverse de l’hypnose de cirque, ils affirment que l’hypnothérapie ne se limite pas seulement à installer le patient dans un état de trouble, qui est d’ailleurs indispensable pour faire chuter les convictions, les hantises et les rigidités. Mais, essentiellement, elle contribue à inciter le patient à se reconstruire, à puiser en lui pour retrouver les ressources qui l’aideraient à mieux se porter.
Pour arriver à ses fins et emmener la personne vers des horizons perdus, enfouis ou inexploités dans le tréfonds de l’inconscient, dans une quête de nouvelles sensations, l’hypnothérapeute a recours à différents subterfuges : rythme cadencé de la voix, et surtout le recours à des images : une nuque tendu se transforme, par exemple, en un coussinet de jardin.
Mais, ce qui est paradoxal dans l’hypnose, c’est que le patient continue à mener le jeu. En effet, le sujet que vous imaginez somnolent, endormi, reste au contraire éveillé à toutes ses perceptions intérieures. Et c’est par rapport aux indications du patient que le thérapeute sélectionne ses images : par exemple, si un patient toujours claustré dans son passé révèle qu’il est un amoureux inconditionnel de bicyclette, on pourrait lui insinuer de monter son vélo, rapporte le Dr Benhaiem. De cette manière, il apprendra qu’il pourrait regarder derrière soi durant une seconde, mais pas davantage, sous risque de s’égarer en chemin.
Les avantages de l’hypnose ?
- En petite chirurgie :
C’est dans les années 1990, que le centre hospitalier universitaire de Liège introduisit l’hypnose dans les salles d’opérations. Depuis, la technique s’est répandue, jusqu’à supplanter l’anesthésie générale, par exemple quand il s’agit d’une thyroïdectomie, d’une chirurgie mammaire ou d’une avulsion dentaire.
Après avoir installé le patient dans un état de trouble, l’anesthésiste lui inspire de se projeter dans une situation agréable qui lui procurera du bien. Ainsi, le fait de se concentrer sur le revécu de souvenirs gracieux emporte l’opéré loin du bloc opératoire, l’aidant ainsi à se disjoindre, à se séparer de son corps qui sera, ainsi, opéré sans souffrances. Mais attention il ne faut pas crier au miracle, car parfois dans quelques situations, une anesthésie locale s’avère indispensable.
- C’est conseillé pour les enfants
Comme thérapie naturelle, sans médicaments, l’hypnose est la solution parfaite qu’on pourrait adopter pour soigner les enfants. D’autant plus que les enfants sont facilement enclins à entrer aisément dans une transe hypnotique, dans la mesure où ils vivent encore dans un univers créatif et romanesque. Cela aide à rendre l’hypnothérapie plus efficace et plus rapide.
Grâce à l’hypnose, on pourrait, par conséquent arriver à trouver des solutions radicales aux problèmes scolaires, aux troubles du sommeil, ou comportementales.
- Pour soigner les troubles d’anxiété, les troubles obsessionnels compulsifs (TOC), les phobies, les syndromes incompréhensibles :
Les hypnothérapeutes peuvent aider leurs patients à fouiller dans leurs souvenirs, pour les amener à faire la paix avec eux-mêmes et à reconquérir des capacités d’accoutumance. Par exemple, quand un patient souffre d’un syndrome du côlon irritable, on pourrait lui proposer d’améliorer le rapport qu’il entretient avec son ventre. L’hypnothérapeute va s’employer, donc, à planifier des « retrouvailles chaleureuses » entre le patient et son ventre pour faire estomper les symptômes.
- L’hypnose pour venir à bout des dépendances, et de tous les maux !
Cette thérapie est très conseillée pour soigner les addictions, ainsi, est-elle particulièrement efficace pour arrêter de fumer. Sur un autre plan, elle aide aussi à vaincre les traumatismes liés à la perte d’un parent ou d’un proche, par exemple.
Elle est aussi un auxiliaire important pour faire diminuer notre irritabilité ou pour faire évoluer nos capacités sportives, et optimiser notre pouvoir de concentration.
- L’hypnothérapie une solution radicale
Il s’avère que l’hypnose, par opposition aux médicaments, ne guérit pas seulement les symptômes, mais va au-delà, va aux sources du problème en fouillant dans l’inconscient du malade, ce qui est en soi, un des grands avantages de l’hypnothérapie.
L’hypnothérapeute se charge du patient dans sa totalité, il prend en considération les symptômes, le milieu extérieur, l’environnement intérieur, son vécu, ses réminiscences. Si la tâche du médecin consiste à bloquer les signes de la maladie, mais qui, pourtant peuvent se montrer une autre fois, la mission de l’hypnothérapeute consistera à éradiquer une fois pour toute la source du mal et de façon permanente.
Est-ce vraiment efficace ?
En 2015, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) a rendu public son évaluation sur l’efficacité de l’hypnose. Un rapport plutôt à l’avantage de cette forme de thérapie, en insistant particulièrement sur son rôle en anesthésie préopératoire ou dans la thérapie des colopathies fonctionnelles.