Le visage est la porte de l’Etre. La Morphopsychologie et le langage du visage sont aussi le reflet vivant de nos étapes évolutives, de la confrontation à l’intégration. Universel et personnel, il signe qui Je Suis.
Morphopsychologie : Le Paradoxe du trompe l’oeil
Dans une époque ou chacun se cherche, la morphopsychologie, le visage, est la première porte d’entrée, la clé de contact avec soi. Il est la principale expression identitaire. Une identité qui parle du Je Suis. Une identité qui convoque l’Être intérieur, si longtemps ignoré, bafoué et méconnu qu’il fera bientôt un retour en force. Celui là même qui échappe à tout système de mesure puisqu’il est au-delà des plans manifestés.
Ainsi le visage, support physique, inscrit dans la matière d’un corps, nous invite-t-il à voyager vers la dimension immatérielle et impalpable de l’être, qu’on l’appelle âme, esprit, étincelle, conscience, Soi….
Le visage est le premier pont entre la « physicalité » visible et une autre expression plus subtile, ténue. Si ténue qu’elle dérange un monde matérialiste qui ne croit encore qu’à ce qu’il voit et peut mesurer. Dans ce plan de l’apparence, c’est justement cette lecture silencieuse d’une autre part de l’être qui paraît illusion, voire escroquerie ! Pourtant…
Regardez un visage dans la foule, le métro, la rue, un grand magasin. Que vous renvoie t il ? Dans ce contexte, il reflète le plus souvent le vide intérieur , reflet du trop plein d’une société qui a érigé la consommation en système totalitaire. Trop d’objets, trop de tendances, trop de must, trop de NTIC… et si peu de réponses aux vraies questions : Quel sens donner à sa vie, comment guérir ses blessures, comment construire une société plus pacifique, comment redistribuer équitablement les richesses…
Sans projet fondateur, sans évidence du dedans, le visage se ferme, se banalise, s’efface. Ce visage renvoie également le vide de l’autre, le désert de la relation . L’amour est partout, sur les murs, dans les medias, mais quel amour et quelle relation. Un amour qui se fait, non un amour qui est. Une émotivité de sensations extrêmes, de performances, de jeux et d’affrontements de personnalités, non la vibration du cœur. Puis entrez en relation avec ce visage. Rencontrez-le vraiment. Et là tout se transforme. La vie se manifeste, la personnalité s’anime, et derrière elle, léger, insaisissable et pourtant si présent, l’être intérieur, l’essence, comme la musicalité d’un parfum, d’un son, d’une couleur uniques.
Tous les potentiels sont là, certains déjà manifestés, d’autres à venir. Le dialogue peut commencer
Que vous dit ce visage ?
Il vous parle de tout, dans le désordre à première lecture, mais avec une totale cohérence et un fil rouge imparable. Qu’il ait 30 ans, 40, 60, 95 ans, ce livre de vie s’ouvre à celui qui veut le lire.
La tonalité générale , la plus subtile à saisir, donne l’orientation profonde de cet être que vous découvrez. Qui est le maître de sa vie : l’Être ou l’apparent hasard ? L’Être ou la destinée ? L’Être ou les systèmes de croyance de la société ? L’être ou son émotionnel altéré ? Est il sous l’emprise des rôles, des fonctions, des statuts ? Se réfugie t il dans les soubresauts, les errances et les désirs de la personnalité ? Vit-il sur le mode humain « ordinaire », celui d’une conscience juste éveillée pour les besoins de la survie comme s’y cramponne encore la majorité ?
Ou s’est il posé en lui avec détermination ? Est il en complicité et en ouverture avec la vie ? Prend il ses responsabilités plus vastes de terrien, et plus largement d’être cosmique ? Le modelé et la nature de la peau, le dessin des rides profondes, les expressions et mimiques plus superficielles, la rigidité du masque – la persona – ou la souplesse d’aspect, parlent du parcours, lisse ou cabossé, en surface ou en profondeur, par le dehors ou par le dedans…
Et le regard bien sûr, point de conscience, de volonté, d’orientation profonde de l’être. Il est des regards qui fuient, d’autres qui s’agitent, certains qui s’effarouchent. Il en est qui défient, s’affrontent, cherchent. Il en est qui portent la paix et la compassion, rayonnent l’équilibre et l’harmonie. Et tous ceux qui souffrent et ne comprennent pas, crispés sur l’ignorance ou le non sens qu’ils croient être de la vie. Allons plus loin dans l’exploration des trois étages.
La dimension conceptuelle se déchiffre dans la forme du front et les yeux, qui éclairent sur la prise de ciel ou connexion cosmique . Ce visage que vous rencontrez est il celui d’un imaginatif-créatif, a-t-il la sensibilité d’un artiste, la contemplation d’un sage, la rigueur d’un précieux observateur et d’un organisateur ? Est il replié dans ses pensées, enfermé dans son labyrinthe intérieur ou dans ses dogmes, ou fou d’action et de mouvement ? Est il rigide ou souple, concentré ou réactif ? Est ce un idéaliste plutôt solaire ou plutôt lunaire ?
Le nez, sa puissance ou sa petitesse, la largeur ou l’étroitesse de son rattachement au front, la sculpture ou l’effacement des pommettes informent sur les aptitudes relationnelles et l’affect . Les émotions et le cœur sont le moteur, donnent le mouvement. Se laisse-t-il aller à ses passions ou se protège-t-il des sentiments et émotions ? Est il généreux, dévoué, avec le sens du service ou austère ? Plutôt solitaire, addict aux contacts ou sélectif ? Engagé ou léger !
Et restent la mâchoire, le menton, l’assise du cou et les lèvres qui évoquent les plans de réalisation, de concrétisation, d’action, de vitalité . Cette partie du visage est la prise de terre . Solide, elle permet aux intentions, pensées et objectifs de se réaliser, après être passées par le starter émotionnel. Entre un visage à la Tapie, musclé, compact et volontaire, et le visage fin d’un poète qui ne sait concrétiser autrement que par la zone conceptuelle, on voit ou se portent les forces ou les limites.
La loi de proportion et d’harmonie est le nombre d’or du visage. Ces trois parties du visage sont elles équilibrées ou non ? Le rapport entre le grand visage – le cadre ou structure de base- et le petit visage – yeux, nez, bouche- est il large ou resserré ?
Et quelle est la qualité de l’équilibre perçu ou du déséquilibre ? Un déséquilibre de formes, d’étage, ou de structure peut être le noyau de force et de création d’un être, son énergie de propulsion. Un visage apparemment parfait peut être dépourvu de ce noyau vital.
Morphopsychologie : Lire un visage
Il n’est pas d’autre règle que la réceptivité, l’ouverture, l’écoute. Être disponible à l’autre, avoir envie de le rencontrer, non de le juger, non de l’évaluer. Alors que fleurissent les tests de personnalité qui étiquettent les uns et les autres en leur retirant l’essentiel de leur liberté d’être, il devient un choix individuel de conscience de ne pas rétrécir l’autre à un « profil type » parfaitement défini donc manipulable.
Un visage est une vibration singulière, non un jeu de cases à remplir. La frontière est délicate, surtout dans l’optique de performance où se placent encore beaucoup d’êtres, dans leur vie professionnelle et privée. A chacun à choisir s’il veut exercer un pouvoir sur l’autre – bien provisoire, dangereux et à effet boomerang inévitable-, ou s’il choisit l’authenticité de la rencontre d’un de ses frères d’humanité. Alors que les revendications ou enfermements identitaires allument de nombreux brasiers de peur, de haine, de ségrégation, le visage est l’opportunité de rencontrer l’autre dans son altérité, unité et singularité unies.
L’identité révélée par le visage n’a rien à voir avec l’âge, la couleur de la peau, le sexe, l’appartenance sociale et les catégories socio professionnelles ! Ce voyage vers l’intériorité apporte une toute autre compréhension de ce que l’on nomme différences. Là, la différence devient talent, don, aptitude. Les difficultés sont les limites propres à un être unique, celles de son chemin de vie. Avec les composants de base universels que sont le corps physique, le corps énergétique, le mental, les émotions, le corps spirituel, chacun reste étonnamment unique, étonnamment proche. Le visage, avec son reflet qu’est le corps, est le centre de la cohérence de l’être .
Diane Saunier